Une histoire de fesses
Les fesses, ces joyaux anatomiques qui ont depuis toujours fasciné et inspiré l'humanité, sont bien plus qu’une simple partie du corps. De la préhistoire à nos jours, elles ont été magnifiées dans l'art, objets de désir, et même de débats socioculturels.
De la préhistoire à l'Égypte ancienne : les racines d’une admiration
Dès les temps les plus reculés, les fesses ont été célébrées dans l'art. Les sculptures du Paléolithique supérieur, il y a plus de 20 000 ans, nous offrent des figures féminines aux formes arrondies et aux fesses imposantes, évoquant un lien avec la fertilité et un possible idéal féminin. En Égypte ancienne, les fesses étaient également au cœur des représentations artistiques, symbolisant la fécondité et l'attrait sexuel. Ces premières représentations illustrent la place importante accordée aux fesses dans la culture et la société de l'époque, en tant que symboles de fertilité et de désir.
La « Vénus » de Lespugue (Haute-Garonne). Musée de l’Homme, Paris. Wikimedia, CC BY
La guerre des fesses : entre idéaux esthétiques et contestations socioculturelles
Au fil des siècles, les représentations et les idéaux liés aux fesses ont évolué, reflétant les normes et les valeurs de chaque époque. Une "guerre des fesses" idéologique a éclaté, opposant les idéaux de minceur occidentaux à la célébration des formes généreuses dans d'autres cultures. Les grosses fesses sont devenues un emblème de résistance contre les normes de beauté imposées par le Nord, comme en témoigne la popularité croissante de stars telles que Nicki Minaj ou Kim Kardashian.
Seulement voilà, notre postérieur n’est pas qu’un atout de séduction, il a belle est bien un intérêt biologique et anatomique.
Une anatomie propre à l’Homme
Dans le vaste monde de l'anatomie humaine, une région souvent négligée mais cruciale réside à l'arrière du bassin : la région glutéale. Cette zone abrite des muscles essentiels pour nos mouvements dynamiques et notre stabilité verticale. Parmi ces muscles, le grand glutéal trône en majesté, le plus grand et le plus puissant des trois muscles fessiers. Sa forme carrée et charnue est un spectacle à admirer, mais c'est sa fonction qui fascine les chirurgiens et les physiologistes du monde entier.
Originaire des profondeurs de l'ilium et du sacrum, le grand glutéal s'étend gracieusement vers le bas, insérant ses fibres superficielles dans le tractus iliotibial et ses fibres profondes dans la tubérosité glutéale du fémur. Il agit en synergie avec d'autres muscles pour nous permettre de nous lever, de marcher sur des pentes et même de courir avec grâce.
Schéma de l’anatomie du grand fessier
Mais ce n'est pas seulement une question de muscles et de mouvements.
Les origines de notre postérieur
D'un point de vue évolutif, le muscle fessier a subi des transformations significatives au fil des millions d'années de développement de l'espèce humaine. Une des caractéristiques la plus distinctive de l'homme par rapport aux autres grands singes est l'expansion considérable du muscle grand fessier. Alors que nos ancêtres primates passaient la plupart de leur temps à quatre pattes, notre évolution vers la bipédie a nécessité des muscles fessiers plus grands et plus forts. Cette expansion est apparue au cours de l'évolution humaine et semble être notamment liée à nos capacités de course de longue distance.
Quel est son rôle ?
Des études récentes utilisant des technologies sophistiquées nous ont dévoilé un aspect fascinant de la course humaine : le rôle crucial joué par nos muscles fessiers. Imaginez-vous en pleine course… Chaque pas est un ballet rythmé où vos fessiers agissent en synchronie pour stabiliser votre corps et ralentir votre jambe avant qu'elle ne touche le sol. Ces découvertes révèlent que nos fessiers se contractent de manière synchronisée pendant la course, mais pas pendant la marche. Cette contraction musculaire est comme un gardien vigilant, stabilisant notre tronc contre le mouvement naturel de basculement à chaque pas. De plus, ils interviennent pour freiner notre jambe avant qu'elle ne se pose, contribuant ainsi à notre fluidité de mouvement.
Tout cela suggère que nos muscles fessiers ont évolué pour répondre aux défis de la course, en particulier de la course d'endurance. Leur expansion et leur réorganisation anatomique semblent être une adaptation ingénieuse, nous permettant de parcourir de longues distances avec aisance. Cette évolution anatomique nous distingue non seulement des autres primates, mais elle souligne également l'importance de nos fessiers dans notre capacité à nous déplacer efficacement sur terre.
Notre mode de vie moderne leur mène la vie dure
Cependant, notre mode de vie moderne a posé de nouveaux défis à nos muscles fessiers. Passer trop de temps assis les affaiblit et augmente le risque de douleurs lombaires, de problèmes de hanche et de dégénérescence générale. Heureusement, il existe des moyens de renforcer nos muscles fessiers et de restaurer leur fonction. Des exercices de résistance hors de la gravité peuvent réveiller ces muscles endormis, réduisant ainsi la pression sur notre dos et notre colonne vertébrale.
Pourquoi nos fesses intéressent la science
Comprendre comment nos fessiers interviennent dans notre locomotion n'est pas seulement une curiosité scientifique, mais une pierre angulaire de la recherche en biomécanique et en physiologie humaine. Ces connaissances ne servent pas seulement à satisfaire notre soif de savoir, mais elles ouvrent également la voie à de nouvelles applications dans le domaine de la santé, de la rééducation et même du design ergonomique.
Sources :
2. Health, S. How your butt can relate to your level of humanism. Simply Health https://www.simplyhealth.com.au/butt-can-relate-level-humanism/ (2017).
4. Schwentzel, C.-G. Le langage des fesses. The Conversation http://theconversation.com/le-langage-des-fesses-190201 (2022).
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